Les Émirats Arabes Unis introduisent un impôt de 15 % sur les grandes entreprises multinationales 

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En décembre 2024, les Émirats Arabes Unis ont annoncé l’introduction d’un impôt de 15 % sur les grandes entreprises multinationales applicable dès 2025, une décision qui a été discutée depuis juin 2023. Cette décision marque une évolution importante dans la politique fiscale du pays, qui a longtemps été un paradis fiscal en raison de ses faibles taux d’imposition. Alors que les Émirats ont réussi à attirer des investissements étrangers en raison de leur fiscalité avantageuse, cette nouvelle mesure vise à renforcer la transparence fiscale tout en répondant aux standards internationaux, notamment ceux du ministère des finances.

L’impôt sur les sociétés de 15 % s’appliquera aux entreprises dont les revenus mondiaux dépassent 375 millions d’AED (environ 102 millions de dollars), une mesure qui a été mise en place pour s’aligner avec les standards internationaux. Ce changement pourrait avoir un impact considérable sur les multinationales opérant dans le pays et redéfinir l’attractivité des Émirats pour les entreprises internationales.

Une réforme nécessaire pour respecter les normes fiscales mondiales 

Les Émirats ont décidé de mettre en place cette taxe afin de se conformer aux nouvelles exigences fiscales internationales, en particulier celles émises par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Depuis quelques années, l’OCDE recommande la mise en place d’un impôt mondial minimum pour les grandes entreprises, afin de limiter l’évasion fiscale et garantir une meilleure répartition des recettes fiscales à l’échelle mondiale.

En adoptant une taxe sur les bénéfices des multinationales, les Émirats Arabes Unis se mettent en phase avec ces exigences internationales, tout en conservant leur image comme un paradis fiscal pour certaines entreprises. Cette réforme vise à éviter que les entreprises ne déplacent leurs bénéfices dans des juridictions où les taux d’imposition sont quasi inexistants, ce qui représente un défi pour les systèmes fiscaux mondiaux.

Les entreprises concernées par la nouvelle taxe 

Cette taxe de 15 % sur les bénéfices des entreprises s’appliquera principalement aux grandes multinationales dont le chiffre d’affaires annuel dépasse 375 millions d’AED, ce qui inclut certaines sociétés aux Émirats Arabes Unis (actuellement, le taux d’impôt sur les bénéfices à Dubai est de 9%). Les entreprises opérant dans les secteurs du pétrole, des technologies, des services financiers et de la consommation, entre autres, seront particulièrement touchées par cette mesure d’impôt sur les bénéfices.

Cependant, cette réforme ne concernera pas toutes les entreprises présentes sur le territoire des Émirats. Les petites et moyennes entreprises (PME) seront exemptées de cette taxe, ce qui permet de préserver la compétitivité du marché local et de favoriser les investissements dans les secteurs émergents.

Les entreprises opérant dans les zones franches continueront également de bénéficier de certaines exonérations fiscales pendant plusieurs années, ce qui pourrait leur permettre de compenser l’impact de la nouvelle taxe.

Impact de la taxe sur les multinationales et les investisseurs étrangers 

L’introduction de cette taxe sur les multinationales pourrait moduler l’attractivité des Émirats Arabes Unis, notamment Dubaï, en tant que destination pour les entreprises internationales. Si certains acteurs pourraient considérer ce changement comme un frein à leur installation ou à leur expansion, d’autres pourraient y voir une opportunité de renforcer leur présence dans un pays qui cherche à se conformer aux normes internationales de transparence fiscale.

En conséquence, les investisseurs étrangers devront ajuster leurs stratégies d’implantation aux Émirats. Bien que l’impôt puisse rendre l’environnement moins attractif pour certaines entreprises cherchant à maximiser leurs profits, d’autres pourraient être rassurées par la stabilité et la conformité fiscale accrue des Émirats.

Pour les investisseurs, la question se pose désormais de savoir si cette réforme aura un effet dissuasif ou si elle représentera une nouvelle occasion de sécuriser des investissements dans un environnement économique stable et en constante évolution.

Pourquoi les Émirats Arabes Unis adoptent-ils cette réforme fiscale ? 

Cette mesure fiscale s’inscrit dans une stratégie globale des Émirats pour diversifier leurs sources de revenus et réduire leur dépendance aux revenus du pétrole, tout en maintenant leur statut de destination attractive pour les entreprises. Bien que le secteur pétrolier reste un pilier de l’économie émiratie, le gouvernement a compris la nécessité de développer d’autres secteurs, notamment les services financiers, la technologie et le tourisme.

L’introduction de la taxe de 15 % permet également aux Émirats de renforcer leur position de leader économique dans la région, tout en montrant qu’ils sont prêts à s’aligner sur les meilleures pratiques fiscales mondiales. Cette réforme vise également à renforcer la confiance des investisseurs étrangers, en particulier ceux qui privilégient les environnements fiscaux transparents et conformes aux normes internationales, un aspect crucial pour les sociétés aux Émirats Arabes Unis.

Enfin, en adoptant cette mesure, les Émirats cherchent à intégrer davantage d’entreprises de taille moyenne et grande, qui contribuent à l’économie locale par la création d’emplois, l’innovation et la diversification économique.

Une fiscalité plus moderne et conforme aux standards internationaux 

L’introduction de l’impôt de 15 % sur les multinationales constitue une évolution majeure dans la politique fiscale des Émirats Arabes Unis, qui ont longtemps été perçus comme un paradis fiscal. Bien que cela puisse susciter des inquiétudes parmi certaines entreprises, la mesure vise à garantir une plus grande transparence et à renforcer la position des Émirats en tant que hub économique régional.

Les multinationales devront adapter leurs stratégies face à cette nouvelle taxe, mais les avantages fiscaux pour les petites entreprises et les sociétés dans les zones franches devraient maintenir l’attractivité des Émirats pour certains types d’investissements.

Cette réforme témoigne également de la volonté des Émirats de s’adapter aux évolutions fiscales mondiales, tout en préservant un environnement favorable aux affaires et en s’assurant que les grandes entreprises contribuent équitablement à l’économie du pays.

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